Pâques, c'est pour l'israélite la commémoration de la sortie d'Egypte, le souvenir de la Faveur du Dieu Fidèle envers son Peuple qui appelle, le départ pour la terre promise où une nouvelle vie est possible, avec une abondance de nourriture et d'eau au plus profond des lieux déserts. Mais de l'autre côté de la mer Rouge, c'est aussi le commandement de Dieu qui attend son peuple: sur les tables de pierre de Moïse, Le Seigneur a écrit entre les lignes: "voici, c'est Moi seul qui vous enseignerai à vous aimer, apprenez de Moi".
Pâques, pour le chrétien, c'est le drame de la Passion du Christ, c'est la Victoire du tombeau vide, la Certitude de la Résurrection qui balaie en un instant le scepticisme saducéen. La loi, pédagogue, n'ayant pas suffi au coeur de l'homme ("J'ai voulu publier une loi merveilleuse, et voici, c'est un peuple enchaîné", dit l'Ancien Testament), Dieu est venu Lui-même et a vaincu la mort physique et spirituelle de l'être humain... par la seule force de son Amour inaltérable. "Ecoutez-le !", s'exclamait la Voix de la nuée sur la montagne. "Faites ce qu'il vous dira", pouvions-nous entendre à Cana. "Sinon à Toi, à qui irions-nous ?" questionnait l'apôtre. Le message n'a pas changé !
Depuis que tu as rencontré Le Seigneur, ta vie aussi a basculé, "comme la terre fait éclore son germe et comme un jardin fait pousser ses semences".
Comme la terre fait éclore son germe, peu à peu, tu as commencé à grandir, percer la croûte du sol ancien pour apparaître doucement à la lumière du jour, en montant vers le ciel d'où provient la pluie nourricière et où rayonne le Soleil de ton existence... Comme un jardin fait pousser ses semences, tu portes aujourd'hui en toi un fruit nouveau et précieux que d'autres désirent goûter, et dont les graines produisent à leur tour de la semence...
Pourtant, il y a quelque chose qui ne passe pas, quelque chose qui aigrit, qui frustre et qui fatigue. Tu te sens parfois excessivement seul(e). Et "ça fait trop longtemps que cela dure!". Tu en veux peut-être même à Dieu, comme le psalmiste qui, dans son ignorance passagère, ne se retient de le manifester.
Comme on peut le voir dans Exode, ou le constater déplorablement dans les épîtres, ainsi que de nos jours autour de nous, un dénominateur commun du peuple d'Israël, de l'Eglise des 70 premières années et de nombreux individus actuellement, c'est de fermer les yeux sur leurs biens et d'exiger toujours plus ceux du voisin. Murmures, querelles, chamailleries, gâchis et échecs en sont les résultats inévitables. "C'est une grande chose que la piété avec le contentement", nous rappelle La Parole du Très-Haut. Oui, la solitude d'un célibataire, c'est difficile, mais la pente vertigineuse de la désagrégation d'un couple et d'une famille, c'est bien pire à vivre! Et il est très peu probable que celui qui méprise son célibat au point de considérer le mariage comme sa bouée de sauvetage puisse réussir une vie de couple et de famille par la suite. Parce que, vois-tu, le mariage est exigeant; le mariage n'est pas un baby-sitting dans lequel on joue le rôle du poupon; il est plutôt patience, écoute, concession et apport mutuel d'expérience personnelle solide. "Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul, mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit". Si la haine du célibat est le moteur de tes intentions conjugales, alors tu n'es pas prêt(e). Le célibat est un Don. Apprends à l'accueillir et à le respecter car il est bon et, si tu le présentes devant Dieu, c'est Lui qui en fera des merveilles. Le célibat n'est pas une fatalité, il est un aujourd'hui utile vers un demain autre. Il est une opportunité précieuse à l'apprentissage d'aimer. Le célibat, ce n'est pas la solitude, car on peut être aussi terriblement esseulé au sein d'un couple. Ne dis pas: "à moi, cela n'arrivera pas, car je suis bon". L'Avenir et la Sagesse ne sont qu'à Dieu et, ultimement, Lui seul est Bon pour toi. Ton célibat sera ce que tu en feras. L'Amour est patient. Le célibat est bon.